Reynold Reynolds
Almost Six Pieces
Du 19 février au 18 avril 2015
Vernissage le 19 février à 19 h
Almost Six Pieces réunit, pour la première fois au Canada, cinq installations vidéo de l’artiste américain Reynold Reynolds. Dans un chaos minutieusement contrôlé, mais exacerbé par l’abondance de références — historiques, artistiques, scientifiques, etc. — Reynolds développe une sorte d’esthétique du malaise. Un malaise entretenu par une confusion persistante entre bluff et réalité, nourri par des tourments inexprimés, voire inavoués... Sans nommer d’apocalypse ni être complètement dystopiques, les cinq œuvres réunies annoncent un monde contigu à la catastrophe, faisant de l’idée même du progrès l’allégorie de la chute.
Seven Days ‘til Sunday forme un triptyque avec Burn et The Drowning Room — trois œuvres co-réalisées avec Patrick Jolley (1964-2012). Tour à tour, comme poussées par une force implacable, des formes humaines tombent dans une cage d’escalier, s’écrasent du haut d’un silo à grains, brûlent ou explosent, sont jetées dans l’eau du haut d’un pont. Git aussi un corps inerte sur le quai de métro d’une ville hallucinée. La bande sonore, le noir et blanc, l’effet de ralenti nous poussent à attendre une chose déjà survenue, exaltant l’angoisse.
Dans Burn un appartement et ses habitants, tout en vaquant à leur quotidien, se consument dans un état de latence inquiétant. Dans cet univers clos où vivre ressemble à une punition, un homme asperge d’essence l’édredon et le lit où dort sa femme, y met le feu puis s’immole, sans se consumer. Pour les spectateurs l’apathie effarante des personnages s’impose comme la seule révolte possible.
Dans Six Apartments les habitants de six logements vivent leurs vies solitaires tandis que les voix des télévisions et des radios renvoient sur le ton d’une conversation polie des constats alarmants sur la destruction prochaine de la planète. Le texte s’insinue dans l’image, la rendant ambigüe et métaphorique. Utilisant pourtant la caméra d’une manière stoïque, quasi médicale, Reynolds accentue, voire esthétise dans une boucle parfaite la mutation et la dégénérescence qui ont cours dans le film, jusqu’à rendre envoûtant l’étouffement qui en résulte.
Dans les œuvres suivantes, Secrets Trilogy (composée de Secret Life, Secret Machine et Six Easy Pieces) et la toute récente 1 Part 7, Reynold Reynolds explore les liens entre art et science. Ainsi, à travers la métaphore du temps et de sa mesure, du rôle de celui-ci dans la recherche et l’expérimentation, le mouvement et l’image en mouvement, l’artiste révèle et dissimule alternativement les différents jeux mathématiques ou d’illusion qui sous-tendent toute représentation par l’image.
Originaire de l’Alaska, Reynold Reynolds détient un baccalauréat en physique et une maîtrise de la School of Visual Arts de New York. Son travail a fait l’objet d’expositions sur la scène internationale, notamment au Kunstlerhaus Bethanien (Berlin), au MoMA PS1 (New York), au Centre de la photographie (Genève), au Christopher Grimes Gallery (Californie) et au Museu de Arte Moderna (Rio de Janeiro). Il a participé à plusieurs biennales dont la Biennale de l’Image en Mouvement (Genève), la Berlin Biennale, la Bienal de Arte Contemporaneo del Fin del Mundo (Argentine) et la Moscow Biennale of Contemporary Art. The Drowning Room, présentée dans le cadre de Home Sweet Home. À propos de l’inquiétude (exposition inaugurant les nouveaux espaces de Dazibao) a été notre première incursion du côté de son œuvre. Pour de plus amples informations, consultez son site Internet. Reynolds a réalisé plusieurs œuvres en collaboration avec Patrick Jolley.
Projection spéciale
The Lost
Le mercredi 8 avril 2015 à 19 h (COMPLET!) + SUPPLÉMENTAIRE le mercredi 8 avril 2015 à 21 h
Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du Ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.