Veronica Mockler
I Won’t Do It Alone

Du 14 novembre 2024 au 18 janvier 2025
Vernissage le 14 novembre à 18 h
— Évènement Facebook

Le travail de Veronica Mockler utilise le dialogue participatif pour examiner des processus d'autorité partagée. Sa pratique artistique cherche à redéfinir qui participe, et comment, aux institutions de l'art, de la citoyenneté et du savoir.

De 2022 à 2024, Mockler a mené pour Dazibao À l’image — Takeover, un projet de médiation culturelle, en partenariat avec des organismes de la communauté noire du quartier Petite-Bourgogne à Montréal. Le projet visait à offrir à une cohorte de jeunes femmes une plateforme pour répondre collectivement, et à leur manière, aux expositions de Dazibao. En tant qu'artiste et responsable du projet, le rôle de Mockler consistait à établir un cadre, à guider les discussions et à coordonner les participantes pour qu'elles réalisent leurs projets. À la suite de À l’image — Takeover, Dazibao a invité Mockler à proposer une réponse à cette expérience qui traiterait de la manière dont les pratiques socialement engagées orientent le développement des artistes qui les entreprennent. 

Pour I Won't Do It Alone, Mockler a mis en place une structure de durée dans laquelle, à toutes les heures de 9 h à 17 h, pendant cinq jours, elle s'adresse à la caméra pendant deux minutes et demie dans ce qu'elle appelle des « briefings ». Non scénarisé et non monté, chaque briefing a ensuite été partagé avec des personnes ayant participé à des projets antérieurs, les invitant à réagir dans une vidéo de leur cru. Les récits accumulés s'articulent autour de questions personnelles, artistiques et sociales telles que la précarité, les privilèges, l'authenticité, la valeur, l'éthique, la forme, et bien d'autres encore.

Au fil de la tâche diligemment accomplie, le terme « briefing » est remplacé par « confession », « témoignage », « adresse » et « expérience ». Dans cette curieuse solitude, l’artiste et les personnes qui participent, adoptent une forme de dialogue très ouverte, qui souvent s'effondre dans une sorte de vide, trébuchant dans un labyrinthe d'idées — ou peut-être plus précisément, dans un labyrinthe de pensées. Autour de tentatives pour saisir ce qui sous-tend la vie et l'art en général, se construisent parfois de fausses oppositions et se glissent à d’autres moments la vérité dans sa plus grande simplicité.

L'artiste remercie les personnes ayant participé au projet : SafiaB, Sa’naa T’Yanna Bishop-Méus, Serena Beaulieu, Tahar Behlouli, Ahmed Benkhalifa, Line Bonneau, Kevin Callahan, Anna Maria Camino, Paul Anthony Clarke, Lucille Garant, Charles-Antoine Gosselin, Amanda Gutierrez, Banafsheh Hassani, Hunnayna Hemed, Susana Hennessey Lavery, Dorothy Hunter, Eugénie Jobin, Leslie Kapo, Modibo Keita, Gabriel Lajournade, Kendra McDonald, Robin Price, Richard Quirion, Florencia Sosa Rey, Troy Tailfeathers, Andrew Woods.

S'inspirant de l'histoire orale, de la pratique documentaire et de la pédagogie sociale, le travail de Veronica Mockler traite l'expérience de parler et d'écouter d'autres personnes comme une forme d'art politique. Depuis 2022, elle est artiste en résidence au Centre d'études sur l'apprentissage et la performance de l'Université Concordia dans le cadre de la chaire de l’UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent. Elle est également membre fondatrice de BANAL, un collectif de musique et de performance qui examine certaines opinions publiques controversées. Les collaborations de Mockler avec le collectif BANAL ont fait partie de programmes au Musée d'art contemporain de Montréal et au Centro de Cultura Digital de Mexico. Son installation vidéo, The Third Screen, a été présentée en première au Centre d’histoire orale et de récits numérisés dans le cadre du Laboratoire d’écoute active (Université Concordia) et a été présentée à UNIONDOCS (New York) et au World Forum for Acoustic Ecology à l'Atlantic Center for the Arts (Floride). En 2023, elle a été invitée en tant qu'artiste-chercheuse au Tokyo Art Farm Festival, dans le cadre de la Biennale de Tokyo. 

La présente exposition s’accompagne d’un livret réunissant de courts textes dans lesquels quelques-unes des participantes à À l’image — Takeover témoignent de leur expérience. Pour accéder aux huit projets de À l’image — Takeover et en savoir plus sur ses participantes :