Session 21
Edith Brunette
Le 28 mars 2019 à 19 h
Les places sont limitées, l'entrée se fera sur le principe du premier arrivé, premier servi.
Bertolt Brecht a théorisé et pratiqué un théâtre où le politique s’activait par la distance. Les songs, les chorégraphies, le jeu distancié des acteurs et les changements abrupts d’éclairages étaient des moyens de ramener le réel dans la fiction, en espérant que l’agir politique suivrait la prise de conscience.
Après lui et autour de lui, la distance est devenu un enjeu politique pris et retourné en tous les sens : le monde contemporain souffre diversement d’un excès de séparation (Henri Lefèbvre), d’un manque de séparation (Richard Sennett) ou de son abolition franche (Fredric Jameson). Debord et les Situationnistes ont voulu l’abolir, mais pour ce faire ont aussi déployé un arsenal d’irruptions et de ruptures, aujourd’hui repris par la pub. Tandis que les comédies musicales n’en finissent plus de sucrer les procédés que Brecht voulait (un peu) acides.
Au milieu de tout cela, l’artiste entrepreneur.e creuse sa voie, entre adhérence au monde et désir d’en changer, les chants d’espoir et les fugues.
Esquisses pour une comédie musicale entrepreneuriale.
Edith Brunette conjugue pratique artistique et recherche théorique. L’une comme l’autre s’intéressent aux discours ― notamment à ceux à l’œuvre dans le champ des arts ― et à ce qu’ils révèlent des forces et des jeux politiques à l’œuvre. Ses projets ont notamment porté sur la vidéosurveillance (Caméraroman, 2011), sur la prise de parole en période de crise sociale (Consensus, 2012-14), sur l’agentivité politique des artistes (Faut-il se couper la langue?, 2013; Cuts Make the Country Better, 2015, en collaboration avec François Lemieux), sur les pratiques du commun (Contre-monument à 100 millions de brins d’herbe, 2015) et l’artiste comme marchandise circulée (Sea Lanes, 2018-19, avec François Lemieux). Elle a exposé et présenté ses recherches dans divers lieux au Canada (Galerie de l’UQAM, Skol, articule et DARE-DARE à Montréal; Le Lieu et La Chambre blanche, Québec; AXENÉO7, Gatineau; Cineworks/Western Front, Vancouver) et ailleurs (art3, Valence, France; Sapporo Tenjinyama Art Studio, Japon), et publie régulièrement des textes dans différentes revues et publications sur l’art, notamment esse arts + opinions, Inter et Liberté. Elle est cofondatrice et coorganisatrice de Journée sans culture, une plateforme de discussions pour les travailleuses et travailleurs de l’art. Elle fait présentement un doctorat en études politiques à l’Université d’Ottawa.
Dazibao remercie l'artiste de sa généreuse collaboration ainsi que son comité de programmation consultatif pour son soutien.
Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du Ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.